Une quête de simplicité.
Dans l'article "Habiter un voilier.", j'ai plutôt mis en avant un aspect économique de la question. Derrière cette réalité se cache quelque chose de plus profond, un genre de quête spirituelle.
Gaïa, article wikipedia.
Certaines saines lectures m'ont ouverts les yeux sur des réalités que, pour suivre le troupeau des Consommateurs que nous sommes tous, j'avais moi aussi enfouies dans mon inconscient. En l'occurrence, je parle de la substitution du bonheur par la satisfaction de désirs.
Matthieu Ricard: "Plaidoyer pour le bonheur"
Ekhart Tolle: "Le pouvoir du moment présent"
Laurent Gounelle: "Le philosophe qui n'était pas sage".
Ce dernier livre est un conte philosophique, trés abordable et amusant. Les deux autres sont des essais plus techniques, mais trés puissants et bénéfiques.
Qui n'a jamais fait l'expérience suivante: j'ai vu une superbe paire de chaussures, ou un nouveau smart phone mieux que le mien (qui a "déjà" deux ans!!!), ou tout autre objet pour lequel tout à coup nous avons une pulsion d'achat. C'est cher, peut-être plusieurs mois d'économies, mais plus probablement nous autoriserons nous, "pour l'occasion" à piocher dans notre crédit renouvelable pour l'acquérir, parce que c'est évident: il nous FAUT cet objet.
Alors nous courrons chez le marchand, ou nous cliquons sur le lien "mettre dans mon panier", nous dégainons la carte bleue et quelques instants plus tard, nous savourons notre nouvelle acquisition. Mais finalement, nous ressentons une émotion négative, composée d'un sentiment de frustration et de culpabilité: est-ce que ça valait la peine de se ruiner? En quoi cet objet améliore-t'il vraiment ma vie? Ais-je atteint le "bonheur"? Non, nous n'avons pas atteint le bonheur. Pas du tout.
Quelque chose ne va pas, mais nous préférons laisser cette impression négative derrière nous et nous convaincre que cet objet nous rend plus "cool" aux yeux des autres. Le regard des autres, dont notre EGO attend tellement de satisfaction, méritait bien un sacrifice et quelques mois difficiles à venir... mais il ne nous aura fallu que quelques jours tout au plus pour que la satisfaction, le plaisir de cet achat, soit oublié. C'est toute la différence avec le bonheur, qui est un état durable, voire permanent.
Que l'on se réfère à la parole de Jésus ou de Bouddha on retrouve la recommandation de se détacher des biens matériels, voire de toute forme d'attachement pour atteindre l'éveil et le bonheur. Nos possessions sont nos chaînes.
Cette "prise de conscience" a trés fortement guidé mon choix vers un mode de vie plus nomade et marin. Gaïa est un bateau d'un peu plus de 9 métres, comparable à un camping-car, aussi long mais moins spacieux, en raison des formes arrondies, qu'un petit mobile-home. C'est comparable à un studio mais dans lequel vous auriez 2 lits "doubles" (pas "king size"!) et un simple: un petit espace trés fonctionnel où il n'y a aucune place pour le superflu. De quoi couper court à mes pulsions d'achats mais sans m'interdire de recevoir les amis et la famille: simplicité, convivialité, partage: le bonheur n'est pas loin.
Avant d'acheter un bateau, je vivais dans un appartement de 50 m2, bien rempli de meubles et d'équipements en tout genre. Sans parler de mon matériel de musique: instruments divers et variés, amplis, micros, pédales d'effets, sono....
Il m'a fallu passer par un déménagement dans un appartement plus petit pour "réduire la voilure", pour me pousser à me débarasser d'une première partie de mes affaires. Passer directement au bateau, avec en tout et pour tout un peu de vaisselle et du linge eut été un tantinet trop brutal!
De plus le loyer inférieur était une condition indispensable à l'obtention d'un financement.
Photo: dernier appartement: le lit est vendu, je dors sur les matelas de Gaïa aux formes curieuses pour un logement "terrien".
Tous les vêtements qui ne rentrent pas dans ces sacs: hop, secours populaire ou au grenier des parents (oui, c'est de la triche...).
La banquette n'est plus là pour longtemps. Frigo, gazinière, tables, chaises, tout disparait. Bientôt l'appartement sera vide, je ne garde rien.
Transition
Bien sûr, le bateau étant en chantier il était impensable de l'occuper immédiatement.
Qu'à cela ne tienne: depuis 2 ans c'est un camping-car qui me permet de me loger sur le chantier naval, à pied d'oeuvre. Le projet n'est donc pas abouti mais pour ce qui est de la simplicité, c'est déjà bien parti.
Et il est heureux, le gitan?
Trés sincèrement: oui, nettement plus qu'avant car je trouve une sérénité qu'on imagine pas en étant sédentaire. Je n'ai jamais froid puisque j'ai du chauffage. J'ai tout ce qu'il me faut, et même plus puisque je peux encore regarder des films sur mon PC et que la 3G me permet d'accéder à internet sans trop de restrictions.Photos: Hector, le camping-car famillial essai de se fondre dans le paysage naval... mais il est vite démasqué!
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